Petit mot sur l’économie

Depuis 2007 le flux de marchandises baisse.
Ce qui veut dire que nous produisons moins.
Depuis 2017 nous l’Europe avons perdu 100 milliards de PIB. Ce qui veut dire que nous gagnons moins.
En moyenne depuis 2020 le prix de vente d’un commerce est de 150 000,00 € moins cher que son achat.
Ce qui veut dire que nous ne capitalisons plus.
Par contre l’État depuis 2017 a augmenté sa charge sur le pays.
À ce jour nous sommes à plus de 60% du PIB national.
Aucune entreprise ne peut supporter une telle charge.
Ce qui veut dire que l’État nous fait payer à nous le prix de ses erreurs et largesses pour acheter des voix et la paix sociale.

Voilà

En faisant court

En milieu rural, nous n’avons plus de docteur, plus d’hôpitaux, plus d’école, finalement ça changerait quoi qu’il n’y ait plus de commerces et d’artisans….

Rendez-vous compte de la détresse financière et morale des gens ? Parce que nous, on la voit tous les jours. Et nous le sommes aussi, mais heureusement il y a pleins de numéros verts pour chacun de nos problèmes…

Nous entrons en 2025 avec la boule au ventre, et nous espérons, madame la ministre, que cette courte lettre (parce qu’un roman aurait été trop long), vous ouvrira les yeux sur les maux des artisans, des commerçants, des indépendants, sur les territoires que nous dynamisons.

Veuillez agréer, Madame La Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations.

Bonjour,

Suite à votre publication et sondage sur les réseaux, voici notre témoignage concernant notre boulangerie.
Nous sommes un couple de 37 ans installé depuis 2021 en Charente-Maritime.
Par ce mail nous venons vous faire part de la situation alarmante de notre boulangerie.

En effet, plusieurs facteurs internes et externes fragilisent énormément la viabilité de notre commerce.
D’une part, le projet, à notre reprise du commerce, était de fonctionner avec un matériel que l’on savait vieillissant mais avec la perspective d’intégrer des locaux et du matériel neufs promis par la commune. Il s’avère qu’aujourd’hui après 3 ans le projet n’aboutit pas et logiquement le matériel lâche.
Nous accumulons les factures de réparation et nous sommes obligés d’investir (Four à viennoiserie, batteur, lave-vaisselle, chambre de pousse, climatisation) pour faire fonctionner comme nous le pouvons notre commerce.

D’autre part, nous avons subi un contexte économique et social que personne ne pouvait prévoir (la hausse des matières premières, une crise sanitaire, une crise énergétique) et dont les conséquences ont été désastreuses pour une multitude de commerces dont le nôtre.
Nous sommes complètement pris par les charges qui sont de plus en plus exorbitantes ! À peine arrivons-nous à remonter un peu la trésorerie que les charges tombent à tout va. L’URSSAF en 1ère place !

Au regard de l’ensemble de ces facteurs, nous essayons de tenir bon mais la pérennité de notre entreprise ne pourra pas se faire sans l’intervention de notre gouvernement.
Aujourd’hui, nous sommes endettés auprès des banques, endettés auprès de nos familles, nous sommes dégoûtés de notre métier et nous prions chaque soir de nous débarrasser de cette boulangerie.

C’est clairement le plus mauvais choix de toute notre vie.
Nous aspirons à retrouver une vie normale et profiter de nos enfants et ne plus jamais entendre parler du monde de la boulangerie.

Bien à vous

Bonjour

Je tenais à apporter mon témoignage concernant les difficultés croissantes que nous petits artisans connaissons.
Je suis gérante actuellement d’une pâtisserie précisément, connue pour être ville présidentielle!!!!

Auparavant nous avons mon compagnon et moi eu une boulangerie pâtisserie de 2015 à 2021. En 6 ans nous n’avons pris qu’1 semaine de vacances avec 1 jour 1/2 de fermeture par semaine et un salaire inférieur au SMIC.
Heureusement nous avions un logement et une famille et l’amour de mon métier en ce qui me concerne.
Nous l’avons vendu après avoir traversé le Covid-19. C’était déjà difficile mais le Covid-19 a été à mon sens le déclencheur d’un changement radical de la société sur lequel est venu se greffer la crise économique. Mais soyons réaliste tout est lié.
Pendant le Covid-19 on nous a fait passer pour des héros, la 2ème ligne qui avions le droit d’ouvrir pour nourrir les gens. Des héros, récompensés de 1500€ de prime mensuelle pour 75% de perte de CA. Cherchez l’erreur !

Tout le monde disait vouloir faire vivre son petit commerce ! Et puis la vie a repris et les gens ont oublié le chemin de la boulangerie.
Nous avons donc vendu à un prix misérable mais si nous continuions nous n’aurions pas pu faire face à des probables changements de matériel qui se profilaient notamment le four boulanger.
Nous nous en sommes tirés sans laisser de dettes et en remboursant notre prêt.
Un sentiment d’échec depuis ce jour ne m’a pas quitté mais sans toutefois anéantir l’espoir d’y arriver un jour.

Nous nous sommes donc remis en quête d’un nouveau projet mais la crise de l’énergie a bouleversé nos choix car était-ce vraiment judicieux de reprendre une boulangerie ? Entre l’électricité qui explose et les chaînes industrielles qui poussent comme des champignons cela devient difficile.
Nous avons jeté notre dévolu sur une petite pâtisserie peu chère donc nécessitant peu d’investissement (prêt bancaire de 50 000€) située dans la rue la plus passante (en termes de flux de voitures). On a donc fait une croix sur la partie boulangerie. Nous sommes 2, mon compagnon en vente et moi en production.

Mais là encore cela fait 2 ans et c’est clairement la catastrophe. Notre CA a chuté par rapport à nos prédécesseurs (la moitié).

La rue se vide peu à peu de ses commerces. Je me remets chaque jour en question, j’ai honte de moi et pourtant les retours clients sont bons. Je ne dors plus, je cherche des solutions sans cesse.
Nous avons développé dès le début une offre snacking car je savais que c’est indispensable actuellement et heureusement car sans cette partie nous aurions déjà fermé.
Mais même cette activité est en perte de vitesse.
Nous ne pouvons pas nous verser de salaire décent mais on tient tant qu’il y a de la trésorerie et notre famille.
On a beau me dire que ce n’est pas de ma faute que c’est général mais ma détresse est réelle même si je sais qu’effectivement le climat économique est absolument catastrophique et inquiétant.
Pour être claire voici quelques causes selon moi qui expliquent que nous les petits nous n’aurons pas les reins sur le long terme pour traverser décemment ce chemin de croix
Des charges sociales trop importantes (en SAS en tant que présidente c’est 80% de charges sur mon salaire) et une impossibilité d’embaucher
Des factures électriques qui explosent
Des matières premières qui ne cessent de grimper (le chocolat a doublé). Impossible de répercuter en intégralité ces hausses sur les prix de vente sans risquer de voir fuir les clients
Les chaînes (je ne citerai pas de noms) vendent à des prix inférieurs (quoique pas tant que ça) mais peuvent se le permettre car quand un petit comme nous achète sa farine à 1€ par exemple eux l’achètent 3 fois moins.
Le télétravail a été plébiscité ce qui peut s’entendre sauf que ceci a eu un impact économique indéniable sur les commerces de ville. Les gens ne sortent plus le midi manger et donc ne font plus non plus les magasins pendant leur pause déjeuner créant ainsi une perte d’activité pour tous. C’est un cercle vicieux qui aura raison des petits.
Il y a aussi le problème du stationnement et de la petite musique actuelle qui prône le « sans voiture ». Or plus de voiture, plus de commerces car les gens sous leur couvert d’écologiste en herbe veulent pouvoir se garer devant leur commerce sans avoir à marcher et gratuitement si possible !
Un autre point qui est un non sens : les Tickets Restaurant ! Pourtant la solution est dans le nom Restaurant !!!! Comment est-il possible d’autoriser que ces derniers soient acceptés dans la grande distribution ? Encore une illustration du pot de terre contre le pot de fer ! Et pour les petits qui les acceptent (pour garder une certaine clientèle) les frais des Edenred, Swile, Bimpli sont prohibitifs (10% voir plus) etc….
Des solutions ou des propositions il y en a je suis certaine même si je sais qu’il y a un paramètre que personne ne maîtrise, en l’occurrence les comportements de plus en plus irrespectueux, exigeant des gens et des jeunes qui se présentent sur le marché du travail.

Quelques idées me viennent
Une baisse des charges inlassablement demandée depuis des années

9,45 € en novembre 2024 ; les bâtons chocolat (200 kg par mois) sont passés de 8,70 € à 11,45 € et ce ne sont là que les augmentations les plus marquées : quasiment toutes nos matières premières (soit 330 références) ont vu leur prix s’envoler.

Le pouvoir d’achat de nos clients étant lui aussi impacté, nos capacités d’augmentation des prix est restreint d’autant plus depuis la disparition d’une partie des tickets restaurants.

Les nouvelles réglementations environnementales nous ont contraint au ramassage payant des poubelles, soit un budget de 35 000 € annuel.

Le remboursement des PGE dans le cas de mon entreprise a porté le niveau d’endettement de notre société de 5 à 12 %, soit 7 % du CA en plus, alors que la rentabilité moyenne de notre activité oscille entre 4 et 6 %.

Je me tiens à votre disposition afin de, si vous le souhaitez, participer à un groupe de travail sur les pistes de sortie de crise.

Comprenez que nos structures sont difficilement dissociables de l’individu.

Derrière nos commerces, ce sont des couples, des familles qui se donnent cœur et âme.

Ce sont des chefs d’entreprise à bout de force, minés par les problématiques financières, par les attaques des réseaux sociaux, par les problématiques de raréfaction des compétences ; par le sentiment d’incompréhension de leurs organismes de tutelle et qui pourtant acceptent de relever la tête et de continuer à avancer 12, 14, voire 15 h par jour, 6 à 7 jours sur 7, avec au mieux deux semaines de vacances par an afin de préserver entreprise et équipes.

Joindre les deux bouts n’est plus seulement difficile, il relève à présent du miracle ; et derrière chaque fermeture de boulangerie, c’est un peu plus de la culture française qui s’efface.

Nous avons maintenant besoin d’aide pour continuer à avancer pendant qu’il y a encore une filière à sauver.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression des salutations les plus distinguées.

Bonjour entreprise de 5 salariés plus les patrons, 35 ans à mon compte, 5 boulangeries à mon compteur. Là on ne s’en sort plus. Bientôt à la retraite, je ne sais pas si je vais pouvoir revendre mon commerce car les charges URSSAF, RSI sont en hausse permanente, obligé de faire des échéanciers.
Ce que je ne trouve pas normal, c’est que en plus on paye des charges sur les primes de fin d’année.
Les matières premières coûtent de plus en plus cher : beurre, sucre, chocolat, etc., et on ne peut pas se permettre de vendre nos marchandises plus cher.
La concurrence des chaînes de boulangerie qui vendent à perte et ouvrent des cartons.
Et la cerise sur le gâteau : après la manif des boulangers à Paris (dont ma femme a participé), nous avons pris sur un conseil d’un participant boulanger de prendre le contrat Matina de chez EDF.

Dans les premières factures tout allait bien, je payais entre 1000 € à 1500 € environ, me disant qu’avec les aides de l’État et le bouclier tarifaire que c’était rentable. Point.
Je ne regardais pas en détail les factures, je croyais que c’était normal.
Mais en novembre, je reçois une facture de 34 000 € soit disant que cela faisait 2 ans que je ne payais que l’acheminement.

Après plusieurs appels et mails, ils me proposent de régler en 4 fois jusqu’à échéance de mon contrat. J’ai refusé et porté cela devant mon avocat.
De plus ils me mettent des pénalités de 400 € que je ne paye pas sur ordre de mon avocat.

Voilà, je crois que je vous ai raconté une bonne partie de mes difficultés et le malaise qu’il y a dans notre beau métier.
Ah aussi une chose : c’est les faux avis sur Google qui plombent aussi notre savoir-faire.
J’espère que vous allez aboutir à quelque chose enfin je vous le souhaite et on l’espère.
Je vous salue et bon courage pour la suite.

Il est crucial de trouver un équilibre entre le respect des normes, la maîtrise des coûts et la valorisation du travail artisanal. Une réflexion approfondie sur les moyens de soutenir les boulangers-pâtissiers dans ces défis permettrait de préserver une partie essentielle de notre patrimoine gastronomique et de la vie de nos petits villages. Nous ne demandons pas d’aides financières mais une baisse de charges et de nous laisser travailler. Jusqu’à présent nous savions être rentable et générer emplois et liens sociaux ; Nous faisons travailler nombre de personnes.

Les fermetures s’enchaînent dans notre secteur. À l’heure où la baguette est au patrimoine immatériel de l’Unesco faudra-t-il s’attendre à ce que dans quelques années celle-ci soit faite par des machines ou devienne un fleuron étranger ?

Madame, si vous ou l’un de vos collaborateurs passez par la presqu’île de Rhuys, nous serions ravies de vous accueillir afin de vous montrer concrètement ce qu’est notre métier, notre passion.

À la suite de l’action de M. Pimenta et de M. Fèvre, je me suis permise de vous faire ce bref état des lieux en 4 heures plutôt que de vous écrire mon mal-être et mes craintes sans axes d’amélioration.
Ce document n’est pas complet mais vous pointe certains points et il y en aurait tant d’autres à ajouter (recrutement, amende pour ouverture un 1er mai, revente ingérable…). Aux besoins, je pourrais le rendre plus général en effectuant un dossier complet sur le sujet. Même si cela engendre un nombre d’heures important, il me paraît vital pour nous d’en passer par là. Ce n’est pas parce qu’on ne nous entend pas hurler que l’on n’est pas inquiets.

Veuillez agréer mes sincères salutations,